Le jeune écrivain parle du contenu de son roman, du contexte de production ainsi que de sa particularité qui le distingue d’autres ouvrages écrits à ce sujet.
Pour ceux qui découvrent le nom dans votre livre, qui est Renaud EBOTO ?
Je suis Vireil Renaud EBOTO né le 27 mars 1984 à la clinique Koumassi à Douala 1er. J’ai fait mes études primaires au centre préscolaire Njoh-Njoh à Bonapriso, puis à l’école privée la Pépinière de Bali. J’ai eu le BEPC au CES de Makepe dans l’arrondissement de Douala 5ème ; le probatoire A4 All au Lycée de Makepe ; et le Baccalauréat A4 All au Collège Alfred Saker. J’ai un diplôme de technicien supérieur de l’audiovisuel option journalisme radio/TV obtenu au CFPA/CRTV, une licence en communication sociale et médiatique, un master 2 communication sociale et médiatique major des soutenances au département Communication de l’Université de Douala. Ma Thèse de doctorat est en cours d’élaboration.
Sur le plan professionnel j’ai été Rédacteur en Chef du magazine panafricain BTP INFOS Afrique Magazine, directeur-adjoint de la production TV de la télévision panafricaine Afrique Média, Chargé d’études assistant N°2 à la Cellule de communication du MINPMEESA (le ministère des PME), délégué départemental de la Communication du Wouri (Douala) par intérim, puis du Moungo (Nkongsamba). En résumé je suis un passionné, travailleur acharné, motivé par le désir de marqué mon temps.
Vous venez de dédicacer l’ouvrage « Eséka : dans le train de la mort ». Que retrouve-t-on dans cette œuvre-là ?
Cet ouvrage est un roman, une fiction, mais inspirée des faits réels, qui met en scène plusieurs personnages ayant vécu le drame d’Eséka en étant dans le train. C’est un roman qui ne se limite pas qu’à la catastrophe ferroviaire d’Eséka. S’il fallait uniquement raconter cette catastrophe, on se limiterait à 20 ou 25 pages maximum. Mais il y a d’autres thématiques qui entourent cet ouvrage notamment l’émancipation de l’Afrique noire francophone ; des agissements des multinationales en Afrique qui aujourd’hui sont considérées comme les nouveaux colons. Ce sont entre autres les principales thématiques abordées dans cet ouvrage.
Sa sortie intervient 6 ans après la catastrophe ferroviaire d’Eséka qui avait eu lieu le 21 octobre 2016. C’est donc une sorte de commémoration pour permettre aux victimes de se rappeler de cela mais davantage de dissiper les ténèbres et passer à la lumière d’où cette motivation d’écrire ce roman. Il faut également noter que l’Afrique a une tradition orale et pour la dépasser il est mieux d’écrire notre propre histoire.
La tâche a-t-elle été facile ?
Les difficultés rencontrées dans son écriture sont dues au fait que je suis jeune auteur et les éditeurs camerounais ne font pas l’édition à compte d’éditeur, ce qui a rendu la tâche difficile, car il fallait mobiliser les fonds pour ce travail. Aussi, au niveau même du sujet il fallait partir de l’acquisition des wagons jusqu’au procès et cela n’a pas été facile. Il fallait travailler avec les experts en enquêtes criminelles, les experts ferroviaires, les avocats, les psychologues pour mieux aborder cette problématique. Autre difficulté, l’Institut Français du Cameroun qui devait abriter la cérémonie de dédicace s’est désisté à la dernière minute
Qu’est-ce qui a inspiré la production de ce livre ?
C’est une ainée dans la profession de journaliste et de la communication Carole Yemelong qui dans le cadre de sa télévision « africa circle web television » m’a demandé de suivre de bout en bout cette affaire, ce qui m’a permis de collecter beaucoup d’éléments. Ecrire l’ouvrage plus tard n’était que simple formalité. A la vérité, j’ai été comme tous les Camerounais choqué par ce drame et ensuite dans le cadre de mes activités professionnelles où je devais réaliser un travail audiovisuel et celui-ci étant terminé, il m’a semblé judicieux d’écrire et je suis descendu une douzaine de fois sur le lieu du drame et toutes ces informations récoltées m’ont permis d’écrire l’ouvrage.
Le livre parait au moment où d’autres personnes ont déjà écrit sur l’accident ferroviaire d’Eséka. Qu’apporte-t-il de nouveau ?
La particularité qu’a mon roman est que en tant qu’auteur, je n’étais pas dans la catastrophe parce qu’il me semble que deux romans ont été écrits autour de cet évènement par des personnes qui étaient dans le train. Ceux qui étaient dans le train n’ont pas de recul avec la catastrophe. Leur angle de vue par rapport à ce drame n’est peut-être pas assez général ce qui fait que l’histoire qu’ils racontent peut comporter quelques limites. Quant à moi qui n’étais pas dans le train, j’ai pris la peine de faire un travail fouillé et documenté, ainsi je pars de l’acquisition de ces wagons qui avaient une défaillance de freinage dès le départ et je termine mon histoire par la procédure judiciaire engagée à cet effet et les condamnations qui ont été prononcées à cet effet.
Quel est l’intérêt de lire cet ouvrage ?
L’intérêt de lire cet ouvrage est qu’il est écrit dans un français simple, il permet de comprendre à peu près ce qu’ont ressenti ces victimes, il permet en tant qu’Africain de comprendre et se poser de vraies questions. Vous savez que pour pouvoir se développer il faut un questionnement permanent. A partir de cet ouvrage, on commence à questionner un certain nombre de choses.
Après cet ouvrage, quels sont vos projets ?
Il y a plein d’autres projets après celui-ci. J’ai déjà 9 autres livres écrits qui attendent être publiés dans les prochains jours. Celui-ci ne se limite pas qu’à raconter la catastrophe ferroviaire, mais il y a d’autres thématiques très intéressantes que l’on retrouve dans ce roman. Il est assez caricatural ; à titre illustratif, on se trouve dans un pays du lion à la grande crinière et l’Afrique dans ce roman est représentée par la grande forêt équatoriale.
Que diriez-vous à la jeunesse camerounaise en perte de repères et aux dirigeants de ce pays ?
Le conseil que je peux donner à la jeunesse camerounaise c’est de travailler dur car au bout de l’effort il y a toujours la récompense donc il faut toujours travailler. Ne pas être défaitiste, ne pas baisser les bras quand on fait face aux difficultés. Ainsi, il faut se fixer des objectifs à atteindre et se donner les moyens de les atteindre. La jeunesse camerounaise doit continuer de croire en elle-même, la jeunesse n’est plus l’avenir du Cameroun mais son présent car plus de 65% de la population est faite des jeunes de moins de 35 ans et ceux-ci ne doivent pas se laisser détourner par l’alcool et d’autres pratiques malsaines. Quant aux dirigeants, qu’ils travaillent à ce que le Cameroun soit plus indépendant : financièrement et même à tous car le véritable développement passe par une indépendance totale.