Les difficultés pour l’État du Cameroun à résorber le chômage des jeunes pourrait se situer sans doute sur l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Un constat qui indexe l’Etat et sa politique éducative.
L’État, principal pourvoyeur d’emploi, est saturé et ne peut plus recruter les diplômés. Les Universités naissent dans les dix régions du pays et continuent année après année de déverser des nouveaux titulaires de diplômes sur le marché de l’emploi, alors que les débouchés sont rares. Cet état de chose entraîne une stagflation, caractérisée par l’absence de correspondance entre l’offre de formation initiale du néo-diplômé et la demande d’emploi. Les jeunes diplômés sont ainsi contraints de se reconvertir dans des tâches éloignées de leur formation initiale, voire de descendre dans l’échelle sociale.
Le diplôme a perdu de sa valeur et ne garantit plus l’accès à une activité lucrative. La politique de démocratisation de l’éducation, inspirée par la théorie du capital humain, a généralisé le diplôme, mais également déqualifiée ses titulaires. La pression démographique et le déguisement en étudiants de nombreux chômeurs aggravent la situation.
Sortir de goulot d’étranglement de jeunes doit se faire par la professionnalisation de l’enseignement. C’est une orientation possible qui implique une nouvelle vision de l’éducation, adaptée aux réalités sociales, économiques et culturelles du pays. La professionnalisation de l’enseignement au Cameroun est un impératif catégorique pour lutter contre le chômage des jeunes et assurer une formation adaptée aux besoins du marché de l’emploi.
Il est donc de bon ton à l’heure où l’on célèbre le Renouveau du Président de la République Paul Biya de renouveler également en profondeur l’éducation et de donner aux jeunes les compétences nécessaires pour réussir dans la vie active. Pour aller plus loin, d’après les experts en éducation et les acteurs de la société civile, la professionnalisation de l’enseignement est une étape cruciale pour le développement du Cameroun. Car, il faut former des jeunes capables de créer leur propre emploi et de contribuer à la croissance économique du pays.