Par AVOULOU ETOUA Astride Ronny, Professionnelle des métiers de l’information et de la communication. Étudiante en cycle doctorat /PhD à l’Université de Yaoundé II.
L’Intelligence Artificielle est là pour révolutionner l’université en nous permettant enfin de réussir sans lever le petit doigt. Un simple clic, et voilà un essai impeccable, une équation résolue, un examen bouclé, et le tout sans même avoir eu à ouvrir un livre. Cette facilité est bien tentante, mais elle a un petit côté « loup dans la bergerie ». Autrefois, l’étudiant moyen passait des heures à étudier, espérant que ses efforts seraient récompensés par une évaluation juste. Aujourd’hui, avec un seul outil, et le tour est joué. Copier-coller, et hop, la magie opère. Si cette pratique peut faire gagner du temps, elle vide l’université de sa véritable fonction, qui est celle de former des individus capables de penser, de réfléchir et de développer des compétences essentielles pour leur avenir professionnel.
En se reposant sur l’intelligence artificielle pour tricher, les étudiants manquent l’opportunité d’acquérir un esprit critique et une véritable compréhension des sujets qu’ils étudient. Les enseignants, eux, se retrouvent face à un défi, celui d’évaluer des copies qui, bien que techniquement parfaites, sont dénuées de toute réflexion personnelle. L’IA change la manière dont les étudiants abordent l’apprentissage et aussi la manière dont les professeurs évaluent leur travail. L’IA en elle-même n’est pas l’ennemi.
Utilisée de manière éthique, elle peut être un outil d’apprentissage précieux. Mais, quand elle devient une béquille pour tricher, là, c’est tout l’équilibre de l’enseignement qui est menacé. Il urge de repenser nos méthodes d’évaluation et de mettre l’accent sur la réflexion et l’acquisition des compétences. La révolution académique ne réside pas dans la facilité, mais dans l’effort, la réflexion et l’apprentissage véritable. À vous de choisir : devenir des experts en IA ou des maîtres de votre propre savoir.