Le Bureau exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (BEN-SYNES) a décidé, lors d’une réunion tenue vendredi dernier, de maintenir la grève entamée le 6 janvier 2025 dans les universités.
Dans un communiqué rendu public après la réunion, le syndicat a réaffirmé son intention de poursuivre la cessation des activités dans les universités publiques du pays. La décision s’inscrit dans un contexte de mécontentement grandissant au sein de la communauté universitaire, frustrée par les promesses non tenues des autorités. Le syndicat a également chargé la Secrétaire générale, Professeure Jeannette Wogaing Fotso, de solliciter une audience auprès du Président de la République, S.E. Paul Biya.
Cette rencontre vise à discuter des points de désaccord entre le gouvernement et les enseignants du supérieur, notamment sur les conditions de travail et les enjeux liés à la contribution de l’enseignement supérieur au développement du Cameroun. Le communiqué a aussi marqué une note de compassion en adressant des condoléances aux familles des enseignants décédés récemment sans avoir perçu les indemnités qui leur étaient dues. Ces décès, survenus dans un contexte de crise de rémunération, ont exacerbé les tensions et renforcé l’indignation au sein des membres du syndicat.
Le maintien de la grève repose sur plusieurs revendications restées sans réponse. Parmi les plus notables figure le paiement inachevé de la quatrième tranche de l’allocation spéciale promise par les autorités. En effet, alors que les autorités compétentes avaient assuré le versement de cette allocation, le syndicat déplore que seuls 40 % des montants dus aient été effectivement réglés. Ce retard dans le paiement des fonds vitaux a largement contribué à la décision de continuer la grève.
Par ailleurs, le BEN-SYNES dénonce l’inaction des autorités face à la question de la dette académique, malgré les multiples assurances formulées par le ministère des Finances concernant le règlement de cette dette. Dans ce contexte, le Docteur Firmin Moutil, Secrétaire National à la Communication du SYNES, a déclaré : « Le Syndicat a noté la non-satisfaction de ses principales revendications, même si des virements partiels ont été effectués le 10 janvier 2025. Le SYNES demande le paiement de la 4e tranche de la prime de modernisation de la recherche aux 57 % des enseignants qui attendent encore.
Il est également indispensable qu’un échéancier ferme soit mis en place pour le paiement de la dette académique aux enseignants concernés. » Malgré ces frustrations, le Syndicat a insisté sur sa volonté de collaborer avec les autorités pour trouver des solutions durables aux problèmes structurels qui minent le secteur de l’enseignement supérieur. La situation reste tendue et une issue rapide semble nécessaire pour éviter une crise plus profonde dans les universités. Un dialogue constructif entre les autorités et le BEN-SYNES apparaît donc comme une condition sine qua non pour résoudre cette crise et assurer la stabilité du système éducatif camerounais.