Le paiement des primes, bien que salutaire pour les chercheurs de l’enseignement supérieur, a néanmoins créé un sentiment d’abandon et d’incompréhension totale chez les chercheurs rattachés au Minresi.
Les enseignants-chercheurs des universités d’État ont perçu leur prime pour le compte du quatrième trimestre 2024 depuis le 13 janvier 2025, par billetage auprès de l’agence comptable du compte d’affectation spéciale, au 10e étage de l’immeuble ministériel n°2, porte 1043. Cette prime faisait partie des revendications du mot d’ordre de grève lancé le 6 janvier 2024 par le Syndicat des enseignants du supérieur.
C’est donc un sentiment de bonheur intense pour ces chercheurs d’État qui ont eu gain de cause. Par effet de domino, une sensation d’envie et de frustration est née chez la catégorie du corps des chercheurs rattachés au ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (Minresi), qui estiment être lésés. Invité au 07H du poste National de la CRTV du 14 janvier 2025, le Dr Alban Ngatchou, Président du Syndicat national des chercheurs du Minresi, estime que cette allocation des primes destinée uniquement aux chercheurs des universités d’État, s’appuyant certes sur le décret de 2009, est selon lui injuste.
« Nous exerçons tous des missions de service public orientées sur la recherche. Et donc, lorsqu’il y a des financements disponibles comme ceux-ci, nous devons être associés. Nous devons être en priorité. Et donc, le fait qu’il y ait cette discrimination, nous donne l’impression qu’il y a une politique de deux poids deux mesures. Un chercheur égal chercheur, qu’on soit au ministère de l’enseignement supérieur ou à la recherche scientifique, c’est toujours la recherche », a-t-il indiqué au micro de Blaise Anicet Abega Ndengue.
Conscient du travail et de l’apport non négligeable que leur secteur de recherche consent pour le développement et l’accompagnement de l’État et de la collaboration au niveau de la formation des jeunes, au même titre que les chercheurs des universités d’État, la pomme ne devrait pas être coupée en deux. « Je pense que le gouvernement ne gagnerait pas à créer une frustration ou à nous diviser.
Nous sommes comme des jumeaux et devraient bénéficier des mêmes privilèges. C’est une collaboration en réalité qui s’impose entre ces deux entités, c’est-à-dire les universités et les instituts de recherche. Il y a quand même un dénominateur commun, qu’on soit chercheur au ministère de la recherche scientifique et de l’innovation ou au ministère de l’enseignement supérieur, c’est les activités d’encadrement scientifique des étudiants et celles des recherches-développements. Si aujourd’hui on parle des unités mixtes de recherche, c’est parce qu’en réalité, on est appelé à travailler ensemble et par conséquent, nous devrons être primés ensemble », a-t-il ajouté.
Il faut tout de même rappeler que le paiement de ces primes aux chercheurs des universités d’État survient après le mot d’ordre de grève lancé le 6 janvier 2024. Il est primordial que le gouvernement prenne également en considération les revendications de ces chercheurs du Minresi, qui exercent au même titre que les chercheurs du Minesup des missions de service public.