Entre embouteillages, surcharges sur les motos-taxi, élèves et étudiants payent le prix fort pour se rendre dans leurs établissements.
À l’aube d’une nouvelle journée, au lieu-dit Neptune Olézoa à Yaoundé, les klaxons des voitures, le vrombissement des motos et les cris des vendeurs ambulants se mêlent dans une symbiose urbaine. Dans ce tumulte, les élèves et étudiants font face à une réalité complexe marquée par les embouteillages, la surcharge des mototaxis et la problématique des pièces de monnaie. « Je perds souvent 30 minutes à 1 heure de temps par jour à cause des embouteillages. Parfois, il m’arrive même de payer la moto plus chère pour éviter d’arriver en retard.
Et cela m’oblige à me lever très tôt », explique Mireille Awono, étudiante à l’université de Yaoundé I. Les motos, plutôt qu’être une solution rapide, se transforment en parcours de combattant. Conçues pour deux personnes, elles transportent jusqu’à quatre élèves. Cette pratique, bien que courante, conduit aux risques d’accidents. « Je ne peux pas transporter un ou deux étudiants, parce qu’ils ne payent pas le tarif normal. Je suis obligé de prendre minimum trois pour pouvoir en tirer profit. Mais je dois avouer que, lorsqu’il y a les embouteillages, je taxe beaucoup les étudiants. Par exemple, s’il doit me donner 200 F, je lui demande d’ajouter 100 F, parce que je sais qu’il ne veut pas arriver en retard », confie Martial Kamdem, chauffeur de mototaxi.
Au-delà de ces deux aspects, se pose la problématique des pièces de monnaie. Le manque de petites coupures pour payer les conducteurs est un obstacle majeur. Les étudiants et les élèves usent de certains stratagèmes pour avoir de la petite monnaie. « Parfois, je suis contrainte d’acheter quelque chose pour avoir de la monnaie. Si je devais payer la moto 150 F, je me retrouve en train de proposer 300 F pour ne pas perdre de temps. Ou alors je cherche un autre élève de mon établissement qui a les pièces. Dans ce cas, je vais payer pour nous deux et ensuite il va me donner ses pièces. Dans d’autres cas, je fais souvent la petite monnaie à la veille », explique Diane Ewolo, élève en classe de terminale.
Malgré toutes ces tracasseries qu’ils rencontrent sur le chemin de l’école, élèves et étudiants témoignent d’une certaine détermination à aller en cours.