Le titulaire de la Chaire UNESCO Pratiques émergentes en technologies et communication pour le développement (PETCD) s’exprime sur l’objectif visé par le concours « IA Challenge » et donne une appréciation des performances des challengers à cette deuxième édition.
Depuis 2020, les étudiants-compétiteurs des pays d’Afrique sont appelés à présenter des solutions intelligentes utilisées dans leurs États, à travers une production audiovisuelle. Quelle est la vision de la chaire UNESCO PETCD au travers de cette initiative ?
La chaire UNESCO Pratiques émergentes en technologies et communication pour le développement entend mobiliser la science et la technologie pour la résolution des problèmes de base qui se posent aux populations. Elle s’intéresse particulièrement aux processus de conciliation des nouveaux médias à la complexité du contexte d’utilisation autrement dit leur modalité d’utilisation dans le cadre de l’amélioration du bien-être social, économique et culturel des populations. L’IA Challenge que nous organisons s’inscrit dans ce cadre. Nous considérons que l’intelligence artificielle est un enjeu majeur et l’Afrique ne peut pas rester en marge de cette révolution technique. Il nous appartient donc de mettre en place des dynamiques qui peuvent participer à la sensibilisation des jeunes à cette question. L’IA Challenge est à la fois un défi pédagogique mais aussi un enjeu de mise en visibilité de la Tech africaine.
11 établissements supérieurs et 13 challengers provenant de 10 pays africains ont participé à cette compétition avec beaucoup d’engouement. Quelle a été la particularité de cette deuxième édition?
La particularité de cette édition est que nous nous sommes focalisés sur ce qui se fait réellement en Afrique. Il ne s’agit donc pas de découverte ou de micro-trottoir mais de pointer du doigt les réalités du pays tout en mettant en exergue les talents qui sortent du lot.
Le groupe AIRCA (Artificial Intelligence Revolution in Cameroon and Africa) du Cameroun sort lauréat de ce concours avec leur production audiovisuelle: « Intelligence artificielle : le Cameroun se connecte ». Professeur, pourriez-vous partager les backstages des délibérations du jury qui ont abouti à ce résultat ?
Les délibérations ont été très difficiles puisque toutes les productions ont été de très bonne qualité, mais sans trahir les secrets de délibérations, ce qui a séduit le jury c’est la qualité de la narration, la qualité des prises de vues et le sujet de la production vidéo. « Le Cameroun se connecte » a cette magie d’accrocher le public et a été un coup de cœur pour l’ensemble des membres du jury.
D’un point de vue général à présent, quelle est votre appréciation globale des performances enregistrées chez les participants ? Le défi a t’il été relevé?
Je tiens vraiment à féliciter tous les participants parce qu’on sent dans les résultats que tout le monde y a mis du sien. Nous avons été surpris par la qualité des vidéos qui sont toutes de grande qualité. Il y a eu de l’investissement malgré les faibles moyens techniques. Les participants y ont mis beaucoup d’ingéniosité. 2023 a été un bon millésime.
Quels conseils prodigueriez-vous aux étudiants qui aimeraient tenter leur chance pour la 3ème édition?
Il faut visionner toutes les vidéos des éditions précédentes, mais rester original et percutant. Il faut respecter les consignes du jury, il faut avoir une équipe soudée et complémentaire. Il faut beaucoup d’ambition et autant d’humilité.