Le 21 février, à l’occasion de la Journée mondiale de la langue maternelle, il est important de sensibiliser le public à l’importance des langues maternelles et à la nécessité de leur préservation.
Cette journée, instaurée par l’UNESCO en 1999, a pour objectif de promouvoir la diversité linguistique et culturelle. Elle rappelle aux gouvernements et aux sociétés l’importance de soutenir l’usage des langues locales dans les écoles, les médias et les institutions. Toutefois, la nouvelle génération se trouve de plus en plus déconnectée de cet héritage culturel. « J’aimerais bien parler ma langue maternelle, mais je n’ai pas cette possibilité, car mes parents ne s’expriment pas en langues maternelles avec moi à la maison, et ils nous empêchent, mes frères et moi, d’aller au village.
Du coup, il m’est impossible de l’apprendre », déplore Marie. Contrairement à Marie, Franck connaît quelques mots dans sa langue maternelle, mais cela n’est pas grâce à ses parents, mais à ses camarades de classe, eux-mêmes originaires de la même ethnie. « À l’école, mes amis parlent souvent le Bassa’a, ce qui me permet de capter quelques mots. Ils se moquent parfois de moi lorsque je ne comprends pas ce qu’ils disent. Pourtant, j’aimerais bien apprendre, mais mes parents ne maîtrisent même pas le Bassa’a », confie-t-il.
L’un des principaux facteurs expliquant cette non-transmission des langues maternelles est la mondialisation, qui impose l’usage de langues dominantes telles que le français et l’anglais, dans le contexte camerounais. Dans un monde de plus en plus globalisé, où la compétition internationale est de mise, de nombreux parents estiment que l’apprentissage des langues mondiales est essentiel pour la réussite sociale et professionnelle de leurs enfants. Par conséquent, la langue maternelle, souvent perçue comme moins utile ou moins valorisée, est reléguée au second plan. Le phénomène de l’urbanisation joue également un rôle majeur dans la perte des langues maternelles.
En effet, de nombreuses familles quittent les zones rurales pour s’installer dans de grandes villes, où la diversité linguistique est importante et où les langues locales sont souvent éclipsées par la langue nationale ou internationale. Les enfants, plongés dans un environnement où la langue majoritaire est dominante, sont moins enclins à parler leur langue maternelle. La transmission des langues maternelles est essentielle pour préserver l’identité culturelle et les traditions d’une communauté. Cependant, au sein de nombreuses familles, ce lien linguistique se perd au fil des générations. Il est donc crucial de prendre conscience de cette situation et de mettre en place des initiatives pour protéger et encourager l’usage des langues locales, non seulement au sein des foyers, mais également dans les institutions éducatives.