L’amphithéâtre 300 de l’UYI a accueilli, le 19 février, des personnalités influentes, dont des membres du gouvernement, des universitaires et des panafricanistes venus du monde entier pour la présentation mondiale de la revue « Nouvelle pensée africaine ».
Dès 14h30, la salle s’est remplie. Un écran géant, installé à l’extérieur, a permis à ceux qui n’ont pas pu entrer de suivre l’événement en direct. Les invités spéciaux, certains présents sur place et d’autres connectés à distance, ont pris part à un débat riche et stimulant autour de l’édition scientifique conçue par le Centre international de recherche sur les traditions et les langues africaines. De nombreux discours ont marqué la cérémonie, notamment, celui du Pr Rémy Magloire Etoua, Recteur de l’Université de Yaoundé I, qui a ouvert la séance en soulignant l’importance de ce projet pour la communauté universitaire.
Pour lui, l’inauguration de cette revue au sein de l’une des plus grandes universités du pays est une manière de faire rayonner la pensée africaine, tout en ancrant cette démarche dans les racines mêmes de l’Afrique. Il a rappelé que « c’est dans le sein de la mère que l’humanité prend naissance », une métaphore forte illustrant le rôle fondamental des institutions éducatives dans la construction d’un avenir africain solide.
Le Pr Charles Binam Bikoi, secrétaire exécutif du CERDOTOLA et directeur de publication de la revue, a quant à lui insisté sur l’impératif pour les intellectuels africains de réinventer la pensée du continent, en mettant l’accent sur la nécessité de « penser nos propres solutions, à partir de nous-mêmes ». Son appel à l’engagement des chercheurs a résonné dans l’auditorium, incitant à une réflexion plus profonde sur la responsabilité des intellectuels dans le changement social et politique de l’Afrique.
Parmi les moments forts de cette cérémonie, on note les interventions en visioconférence de figures emblématiques de la pensée panafricaine, telles que le Professeur Asante Molefi Kete et le Professeur Achille Mbembe. Ils ont livré des analyses percutantes sur les défis contemporains auxquels l’Afrique fait face et sur la manière dont la pensée africaine peut y répondre. Le Professeur Ebenezer Njoh-Mouelle, quant à lui, a partagé une note de lecture particulièrement édifiante, invitant les chercheurs à ne pas se contenter de répéter les modèles étrangers, mais à puiser dans les ressources intellectuelles africaines pour forger des solutions novatrices.
L’enthousiasme était palpable tout au long de l’événement, et lors du discours de clôture, le Professeur Grégoire Biyogo a fait forte impression avec ses propos sur la réinvention de l’Afrique par les Africains. La cérémonie a ainsi donné le ton pour la suite, en lançant un appel à l’action et à la mobilisation des esprits pour construire une Afrique forte, consciente de son héritage et résolument tournée vers l’avenir. La revue Nouvelle Pensée Africaine devient ainsi un espace de réflexion et de diffusion des idées, réunissant des voix influentes et des chercheurs passionnés par le destin du continent.
« La science est avant tout un enjeu de pouvoir. Si l’Afrique souhaite véritablement influencer les grands débats mondiaux, elle doit s’emparer de ses propres outils intellectuels, quitter les sentiers battus de la pensée coloniale et forger un narratif authentique et puissant », a conclu le professeur Biyogo.