Par Astride Ronny AVOULOU ETOUA, (Professionnelle des métiers de l’information et de la communication)
Étudiante en thèse de Doctorat/PhD à l’Université de Yaoundé 2, ESSTIC.
La nomination de Lesego Chombo, élue Miss Botswana 2022 et désormais Ministre de la Jeunesse et des Affaires Féminines de son pays, le 11 novembre dernier, a fait grand bruit. À 26 ans, cette icône de beauté se retrouve propulsée au cœur des affaires publiques, un choix du Président Duma Boko qui en dit long. Non seulement ce décret honore la jeunesse de son pays, mais il envoie également un message fort à toute l’Afrique, et plus particulièrement au Botswana, en mettant en lumière la place privilégiée des jeunes dans le cadre décisionnel du gouvernement qu’il dirige depuis le 8 novembre 2024.
Cependant, cet acte souverain soulève une réflexion que l’on pourrait qualifier de pertinente, voire existentielle, pour un pays voisin : le Cameroun. Tandis que, chez nos frères botswanais, la jeunesse occupe des fonctions essentielles au gouvernement, le Cameroun semble avoir pris un autre chemin. La jeunesse, « fer de lance de la nation », dit-on souvent ici, semble être confinée à un rôle de figurante dans la scène politique, bien loin des décisions qui façonnent le futur du pays. Le paradoxe camerounais ? Loin de la jeunesse dynamique que l’on annonce comme l’espoir d’une nation, ce sont des septuagénaires et octogénaires qui occupent les postes clés. Dans ce contexte, quelle est donc la véritable place du « fer de lance » dans le concert décisionnel du Cameroun ? Il est partout, certes, mais dans les cercles où se dessinent les politiques publiques, il semble avoir été relégué au rang de spectateur. Un constat déplorable, mais qui mérite réflexion. We have a dream !
Imaginons un jour où, enfin, le « fer de lance » notre jeunesse se déploiera pleinement dans les sphères décisionnelles de notre gouvernement. Un rêve que nous espérons voir se réaliser avant qu’il ne devienne la satire d’un avenir lointain.