De son vrai nom Dieudonné Afana Ebogo, il était un célèbre comédien camerounais connu pour son style unique et sa satire.
Né en 1956 dans le petit village de Nkom au Cameroun, à 50 km à l’est de Douala (dans la Sanaga-Maritime), fils de Jean Ebogo et Madeleine Nga, il passe son enfance à Bertoua, puis son adolescence à Yaoundé. Devenu adulte, il est tout d’abord professeur de langue française dans le secondaire, puis il abandonne cet emploi pour travailler comme fonctionnaire à Radio Cameroun. C’est à ce moment-là qu’il rôde son style humoristique.
Ses débuts sont difficiles et le public n’est pas au rendez-vous. Peu à peu, il devient connu en faisant des places au prix de 10 Francs CFA, soit quelques dizaines de centimes d’euros de l’époque. Sa notoriété devient internationale, particulièrement grâce à ses passages à la télévision, dont les diffusions dépassent largement les frontières du Cameroun.
Au cours des années 80 et 90, bien inspiré, il aligne de nombreux sketches : «la fille du bar », « l’élève international », « maladie d’amour », «la carte nationale d’identité », « le cadavre de Mand-jounga », « permis de conduire », « bonbons alcoolisés », « prêt d’argent » et le « boy ». S’il fait un tabac au Cameroun, c’est en Afrique de l’Ouest que l’homme est le plus sollicité. Au Togo notamment où le président Eyadema en fait un ami.
Pour faire passer son message, Jean Miché Kankan use alors du langage de l’homme de la rue. Il en multiplie des clichés à l’époux et chef de famille qu’il représente : en état d’ivresse, ignorant, insouciant et parfois irresponsable. Dans ses textes, il interpelle la société sur des problèmes auxquels elle est confrontée à l’exemple de la polygamie, la corruption, le tribalisme, la consommation abusive d’alcool, l’irresponsabilité des parents, etc. Comme elle est encore aujourd’hui.
Plusieurs de ses sketches sont devenus culte avec son style unique en son genre, au point de donner l’envie à d’autres d’embrasser le même métier. Il dépeint les travers de la société africaine par la satire en arborant un style et une tenue d’ivrogne. Il décède malheureusement le 13 février 1997 de suite de maladie.
Pour rendre hommage à cette figure emblématique de la comédie camerounaise, le réalisateur Joseph Akama a sorti un film biographique en octobre 2022, qui retrace l’histoire du comédien.