Avec la présidentielle qui arrive en grande enjambée, une forte mobilisation de jeunes est attendue de la part des parties prenantes au processus électoral afin d’enregistrer un maximum de citoyens dans un délai plus court que d’habitude.
Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. En 2025, l’inscription sur les listes électorales revêt à son tour son lot de spécificités. En effet, cette année, les citoyens seront appelés à élire un nouveau président de la République ou à renouveler leur confiance au président sortant. La perspective de la présidentielle implique que tous ceux souhaitant se faire inscrire dans les points ouverts par Elections Cameroon (Elecam) doivent agir rapidement, afin d’éviter les bousculades de dernière minute.
D’autant plus que, selon l’article 75, alinéa 2 de la loi portant Code électoral, toutes les opérations d’inscription cesseront dès que le président de la République aura convoqué le corps électoral. Dans cette course à l’inscription sur les listes électorales une question se pose où en est la participation des jeunes à ce stade des inscriptions. Couche sociale généralement ciblée par les partis politiques en lice, les derniers chiffres officiels de la liste électorale définitive compte au 30 décembre 2024, publié sur le site d’Elecam font état de 7.845.622 camerounais inscrits avec 2. 607. 321 des jeunes inscrits avec un âge compris entre 20 et 35 ans, 5. 236.301 des jeunes ayant plus de 36 ans inscrits.
Il est donc probable que le scénario de 2025 se rapproche de celui de 2018, car la dernière présidentielle a mis en lumière un engouement croissant des jeunes pour la politique au Cameroun. Sur les plus de six millions d’électeurs inscrits, plus de la moitié était des jeunes. Cette dynamique s’inscrit dans une tendance identifiée dès 2016 par l’Institut national de la Statistique, qui estimait que la population en âge de voter au Cameroun se situait entre 13 et 14 millions de personnes.
En réalité, le nombre de jeunes électeurs camerounais pourrait être supérieur à celui des inscrits recensés par Elections Cameroon pour la présidentielle de 2025. D’ailleurs, pendant la période d’inscription en 2018, plusieurs acteurs politiques ont ciblé cette tranche de la population. Les partis politiques ont ainsi intensifié leurs efforts pour susciter l’intérêt des jeunes militants pour la politique. Ce phénomène n’a pas échappé à la société civile. En 2017, le Mouvement « 11 millions de citoyens », lancé par Cabral Libii, a été un exemple concret d’initiative visant à encourager les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales.
Bien que les différentes campagnes visant à encourager les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales aient connu un succès mitigé (lorsqu’on compare le potentiel électoral à l’effectif des inscrits), l’intérêt des jeunes lors de la dernière présidentielle est indéniable. Ce regain d’intérêt pour la politique chez la jeunesse camerounaise peut être en partie expliqué par le profil de certains candidats. En effet, Serges Espoir Matomba (39 ans), Franklin Ndifor (37 ans) et Cabral Libii (38 ans) ont apporté un souffle de fraîcheur au personnel politique traditionnel du pays.
De manière assez évidente, ces « candidatures jeunes » ont incité de nombreux jeunes à se poser des questions sur leur avenir politique et à se rapprocher des enjeux électoraux.Ainsi, au sein des différentes équipes de campagne des candidats, des milliers de jeunes se sont investis pour se rendre utiles et participer activement aux débats, en fonction de leurs aspirations et préoccupations. L’engagement des jeunes s’est également manifesté par leur volonté de s’impliquer dans les processus politiques, qu’il s’agisse de soutenir des candidats ou de discuter des enjeux sociaux et économiques.
De plus, à l’ère d’Internet, de nouvelles barrières sont tombées, offrant aux jeunes une tribune pour s’exprimer et s’informer sur ce qui se passe autour d’eux. Les médias traditionnels, qui étaient historiquement les principaux canaux d’information, ont été progressivement rejoints par les plateformes numériques, en particulier les réseaux sociaux. Ces derniers ont permis aux jeunes d’avoir accès à une multitude d’informations et de participer à des discussions en temps réel, avec une portée bien plus large qu’auparavant. Cela a permis une plus grande circulation des idées et un engagement politique plus direct.