La capitale camerounaise fait face à un problème croissant d’insalubrité qui défigure la ville et met en péril la santé de ses habitants, perturbant aussi les activités de certains jeunes débrouillards. L’accumulation des déchets sur les voies publiques perturbe la circulation et aggrave la situation des usagers.
Au niveau du Pont de la gare, les piles d’ordures se multiplient ces derniers jours, envahissant les bords de la route. L’air est saturé d’une odeur nauséabonde, les bacs à ordures débordent, et la chaussée devient un terrain d’embûches pour les automobilistes, obligés de slalomer entre les tas de déchets. D’autres zones, telles que Messa, Nsam, et autour de l’Université de Yaoundé I, sont également submergées par cette situation. Voitures, motos et piétons se retrouvent tous confrontés à cette marée noire de déchets, perturbant sérieusement la circulation. Et ce, malgré les mises en garde des autorités, qui peinent à trouver une solution satisfaisante.
Il se dit que depuis décembre 2023, le contrat de l’entreprise Hysacam, responsable de la collecte des ordures, a expiré sans qu’aucun nouvel opérateur n’ait été désigné. Le maire de Yaoundé, Luc Messi Atangana, a récemment alerté sur ce problème majeur, soulignant l’absence de financement adéquat et les lourdeurs administratives qui paralysent les efforts de nettoyage. Selon lui, un budget d’au moins 16 milliards de FCFA par an serait nécessaire pour une gestion efficace des déchets. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute a exprimé ses inquiétudes lors d’un Conseil de cabinet, il y a quelques semaines. Ses déclarations révèlent l’urgence de prendre des mesures radicales. La ville, déjà confrontée à des problèmes d’insécurité routière et d’éclairage public insuffisant, est désormais aux prises avec une crise sanitaire d’une ampleur préoccupante.
Au-delà des nuisances pour les automobilistes et piétons, cette insalubrité affecte également les jeunes débrouillards qui tentent de gagner leur vie à travers diverses activités dans les rues de la ville. Les petits commerces du bord de la route et les call boxeurs sont obligés d’assurer ces odeurs et d’autres de se déplacer car les ordures ont envahi leur espace de travail. Le Premier ministre a annoncé lors de la réunion du 24 février, la volonté du gouvernement de mettre en place des solutions innovantes pour résoudre cette crise de l’insalubrité.
Bien que les détails de ces solutions restent encore flous, des discussions sont en cours pour accélérer la sélection d’un opérateur efficace pour la gestion des déchets. Un réexamen des moyens financiers alloués et une sensibilisation accrue de la population à la gestion responsable des déchets figurent parmi les pistes envisagées. Pour les habitants de Yaoundé, cette situation devient de plus en plus insupportable. Les risques sanitaires sont réels, et la menace pour la santé publique est considérable. En attendant des solutions pérennes, les autorités semblent être prises dans un tourbillon administratif difficile à démêler. Cependant, des solutions existent, et il ne tient qu’à elles de les mettre en œuvre de manière rapide et efficace. Les citoyens de Yaoundé n’aspirent qu’à une chose : respirer un air plus pur et circuler sur des routes débarrassées des déchets.