À moins de deux semaines de la rentrée du troisième trimestre, le climat s’alourdit dans le secteur éducatif camerounais. Le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (COREC) a confirmé, ce lundi, le maintien de son préavis de grève pour le 21 avril 2025.
L’opération « École morte » débutera le 21 avril 2025. Les élèves seront contraints de prolonger leurs congés si le gouvernement ne répond pas aux exigences du Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (COREC), qui regroupe les enseignants du primaire, du secondaire, ainsi que ceux relevant du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Ces derniers dénoncent l’inaction persistante du gouvernement face à des revendications jugées cruciales pour l’avenir de l’éducation au Cameroun. Au cœur des doléances, la tenue du Forum national de l’éducation, réclamé depuis neuf ans sans réponse concrète.
Dans une circulaire du 7 avril, le COREC s’indigne : « Comment accepter que l’éducation, pourtant définie par nos propres lois comme la grande priorité nationale, soit traitée avec une telle désinvolture ? » Ce collectif d’enseignants estime que le système éducatif est devenu obsolète et inadapté aux réalités actuelles, nécessitant ainsi une profonde refondation. Outre le Forum, les enseignants exigent la signature et l’application effective d’un statut particulier, ainsi que la régularisation des dossiers d’intégration et de reclassement, toujours en attente. La situation des animateurs pédagogiques, bénéficiaires théoriques d’un décret présidentiel de 2011 leur attribuant un rang de chef de service, jamais appliqué sur le terrain, est également au centre des frustrations.
À cela s’ajoute le non-paiement des vacations liées aux examens, un point sensible affectant directement la motivation des enseignants. « L’opération École morte est un douloureux moyen d’exiger un changement devenu vital », affirme le COREC, soulignant que ce mouvement n’est pas dirigé contre les élèves, mais contre l’inaction de l’État. Pour l’heure, les autorités n’ont pas officiellement réagi. Le silence du gouvernement laisse planer le doute sur une possible sortie de crise, alors même que la loi N° 92/004 du 14 août 1992 garantit aux travailleurs le droit de grève.
À quelques jours de la reprise des cours, l’inquiétude monte chez les parents et élèves. Si aucun compromis n’est trouvé, la rentrée risque d’être fortement perturbée, avec des conséquences lourdes sur le calendrier académique. Le bras de fer est engagé, et la balle semble désormais dans le camp du gouvernement.