L’enseignante et pasteure évoque son engagement pour les femmes, sa vision de l’autonomisation et l’impact de la spiritualité chrétienne dans la société.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous engager autant dans la cause des femmes ?
Ce qui m’a donné envie de m’engager pour la cause des femmes c’est d’abord et avant tout le fait d’être moi-même une femme. Une femme qui très jeune, a eu à faire face a de nombreux défis. Et c’est en prenant conscience du fait que les femmes ont besoin de plate-forme de partage, d’entraide, de motivation et d’accompagnement afin de pouvoir faire ressortir la meilleure version d’elles-mêmes, que j’ai décidé de quitter du banc des spectateurs pour devenir une réelle actrice dans le domaine. Mon regard se porte beaucoup sur la jeune femme, que j’appelle l’héritière de la sagesse. Car, je pense qu’à mesure que nous évoluions dans la vie, nous avons un devoir de transmission. Chacune de nos expériences bonnes comme mauvaises constituent un précieux héritage qu’il convient de transmettre aux personnes plus jeunes pour soit leur montrer le chemin soit leur montrer celui à éviter. Dans les deux cas, il en va de notre responsabilité.
Quelles sont les actions concrètes mises en place par l’association ARCHE ELIJAH pour soutenir les femmes ?
L’association l’Arche d’Elijah, qui porte le nom de ma fille d’ailleurs, a été mise en place en vue de pouvoir porter l’intégralité des activités que je mène pour les femmes et les jeunes femmes. À date, plusieurs actions ont été mises en place, allant d’organisation d’événement, à des actions caritatives et même à des formations. Chacune des actions menées visent à accompagner la femme dans la manifestation de son plein potentiel. Pour cette année 2025, je souhaite pouvoir accompagner 03 jeunes femmes, mamans célibataires, dans la mise en place d’une petite activité génératrice de revenus. Je travaille encore sur le cadre du projet, mais l’idée est de collecter les présentations de projet, sélectionner les trois meilleures idées avec un panel d’experts et offrir à chacune de ces femmes un financement qui pourra aller de 100.000 FCFA à 500.000 FCFA. Je profite de cette tribune pour inviter toute personne qui souhaite se joindre à ce projet à ne pas hésiter à me contacter. Je pense que nous devons diminuer nos multiples conférences au cours desquelles très souvent on parle, on parle et on parle, sans que rien ne concret ne soit visible. Il est temps de poser de plus en plus d’actes concrets. Je ne pense pas avoir inventée l’eau chaude, cela se fait déjà, mais je pense que nous devrions être encore plus nombreux à le faire. Cela changera réellement la vie de plusieurs femmes.
Vous êtes une femme qui réussit dans de nombreux domaines. Comment gérez-vous votre équilibre entre vie professionnelle, engagement spirituel et vie personnelle ?
Je ne pense pas qu’il y est une recette figée. Chaque jour est un nouveau défi. J’essaye au quotidien d’être toujours là où Dieu m’attend. Il y’a beaucoup de challenges et beaucoup d’attente, mais le plus important n’est pas la quantité de choses réalisées mais la qualité. J’ai très vite compris également que je ne suis pas parfaite, j’ai des failles. Je ne pourrai jamais être à 100% partout, mais je fais de mon mieux, avec passion, amour et obéissance à Dieu. Jusqu’à présent, cela semble bien marcher.
Les femmes sont souvent confrontées à des attentes sociétales contradictoires, entre réussite professionnelle et devoirs familiaux. Selon vous, comment les femmes peuvent-elles réussir à s’affirmer tout en restant fidèles à leurs valeurs et croyances ?
Le tout est de vraiment resté focalisé sur la Parole de Dieu, la mettre en pratique et être bien entourée. J’ai pour ma part la grâce d’avoir plusieurs personnes qui m’accompagnent quotidiennement. D’un point de vue entrepreneurial par exemple, j’ai ma mère, qui est une entrepreneur née et qui de par sa résilience et sa détermination, témoigne qu’il est possible en tant que femme de faire de belles choses. D’un point de vue spirituel, j’ai mon père spirituel et mentor, le TR. Rev. Apôtre Julius Ekie, qui me tient la main, me guide et m’oriente quotidiennement. Et ce n’est pas tout, j’ai également d’autres personnes qui de part leur parcours m’inspire comme le Pasteur Sarah Jakes Robert ou même des personnes au quotidien dans ma famille, belle famille, parmi mes amies et connaissances. Je veux par-là dire que tous ces challenges existent mais il faut avoir les bonnes fondations et marcher dans la bonne direction, pour les surmonter. La meilleure fondation est la Parole de Dieu (Josue 1:8 nous le rappelle), et l’entourage demeure une clé une vie équilibrée. Nous aurons à tous à faire des erreurs, moi j’en ai fait tellement, mais le plus important c’est de pouvoir se tenir à nouveau sur ses deux pieds et continuer à avancer.
Quels sont vos projets futurs ? Y a-t-il des initiatives spécifiques que vous souhaitez développer à court ou moyen terme ?
Actuellement je suis en train de mettre en place une plateforme de coaching et mentorat qui découle de mon podcast « Femmes éclairées ». Il s’agit ici d’un espace dédié aux femmes qui aspirent à vivre pleinement leur destinée à la lumière de la Parole de Dieu. Notre mission est de révéler, équiper et propulser chaque femme vers l’accomplissement de son potentiel divin, en lui fournissant des outils spirituels et pratiques pour réussir dans tous les domaines de sa vie : spirituelle, personnel, professionnel et relationnel. À travers un accompagnement structuré, du mentorat inspirant et des enseignements transformateurs, nous les aidons à développer leur identité, affermir leur foi et manifester l’excellence que Dieu a déposée en elles. Les programmes sont des programmes longs pouvant aller de 1 mois à 6 mois, et payants pour la plupart.
Quel rôle pensez-vous que la spiritualité chrétienne joue dans la construction d’une société plus juste et plus équitable pour les femmes ?
La Parole de Dieu joue un rôle essentiel dans la réhabilitation, la valorisation et la redéfinition de la place de la femme dans la société. Contrairement aux normes culturelles et aux traditions humaines qui ont parfois limité son rôle, les Écritures révèlent la dignité, l’importance et l’impact de la femme dans le plan de Dieu. Dans un monde où l’image de la femme est souvent déformée, la Bible rappelle que la femme a été créée à l’image de Dieu (Genèse 1:27), avec une valeur intrinsèque et un appel unique. Elle n’est ni inférieure ni secondaire, mais une collaboratrice essentielle dans l’accomplissement des desseins divins. La Parole de Dieu met en lumière des femmes influentes qui ont exercé un leadership spirituel, politique et social telles que Déborah, Esther ou encore Marie de Magdala. Je suis d’ailleurs en train de finaliser un livre intitulé « Marie de Magdala, une vie transformée par l’amour divin » qui sortira le 8 mars prochain. Les exemples des femmes suscités prouvent que la femme est appelée à jouer un rôle actif et déterminant dans la société, et non à être confinée dans des rôles stéréotypés. Jésus lui-même a brisé les barrières culturelles en honorant et en défendant les femmes. Il a parlé avec la Samaritaine (Jean 4), pardonné et restauré la femme adultère (Jean 8:1-11) et permis aux femmes de faire partie de son cercle d’influence. En s’appuyant sur la Parole de Dieu, les femmes peuvent retrouver leur véritable identité, prendre leur place avec assurance et exercer une influence positive dans tous les domaines de la société. La Bible ne restreint pas la femme, elle l’élève et l’appelle à briller dans sa génération. D’ailleurs cette année, mon cri de guerre si je peux le dire ainsi est « FEMME, DIEU VEUT TA JEUNESSE ». Et je profite de cette opportunité qui m’est donnée pour dire à toutes les jeunes femmes qui me lisent, que Dieu a quelque chose à faire avec elle pour conquérir les sept sphères d’influence de la société.