Les résultats de l’Examen National d’Aptitude aux Professions Médico-Sanitaires, rendus publics ce 10 janvier 2025, ont provoqué un vent de mécontentement au sein des Instituts Privés d’Enseignement Supérieur (Ipes).
Sur plus de 12 000 candidats inscrits, seulement 2393 ont été déclarés admis à l’issue de cet examen, ce qui représente un taux d’échec supérieur à 80 %. L’Association Nationale des Ipes (Anipes), qui regroupe ces établissements, dénonce ce qu’elle qualifie de tentative de sabotage et appelle à une révision des résultats. L’examen, qui a eu lieu le 16 octobre 2024, vise l’inscription des candidats au tableau de l’Ordre des Professions Médico-Sanitaires.
Depuis la publication des résultats d’admissibilité le 24 décembre 2024, les critiques se sont multipliées. De nombreux étudiants, titulaires de BTS/HND, Licences/Bachelor ou Masters, et pour certains déjà en activité dans des structures de santé agréées par le ministère, se retrouvent ainsi écartés malgré leur expérience et leurs qualifications. Ce taux d’échec massif soulève des interrogations au sein de l’Anipes, qui parle d’un « échec systématique injustifiable » et d’un « coup porté à l’image » des institutions privées.
L’Anipes va plus loin en dénonçant une volonté manifeste de discréditer les Ipes. Selon l’association, les instituts privés offrent une formation de qualité qui prépare efficacement les étudiants aux exigences du terrain. Le faible nombre de candidats admis ne refléterait donc pas la réalité de l’enseignement dispensé, mais plutôt une remise en question des formations privées par l’État. Pour l’Anipes, cet échec massif dépasse la frustration des étudiants et des établissements. Il porte atteinte à un secteur clé de la formation des personnels médico-sanitaires, qui contribue de manière significative à répondre aux besoins croissants du domaine.
Une analyse plus poussée des résultats montre l’absurdité de la situation, surtout dans un contexte où le pays manque cruellement de personnel dans le secteur sanitaire. Cette pénurie est aggravée par les résultats de l’examen, qui risquent de rendre encore plus difficile l’accès à des professionnels formés et qualifiés. Les responsables des Ipes, avec le soutien de l’Anipes, exigent la suspension immédiate de cet examen. Ils appellent à une réévaluation des critères d’admissibilité et à une révision du processus d’évaluation, qu’ils considèrent comme biaisé et injuste. L’association met en avant l’importance de préserver la crédibilité et la compétitivité des institutions privées, qui jouent un rôle indispensable dans la formation du personnel de santé au Cameroun.