Censées incarner l’âme démocratique et l’implication des jeunes dans la gestion de leurs universités, ces élections ressemblent de plus en plus à un jeu de dupe où la véritable question de la représentativité se perd dans un enchevêtrement de stratégies et de calculs politiques. Des affiches colorées, des débats animés, des programmes souvent pleins de bonnes intentions… Mais derrière cette façade se cache une réalité bien plus cynique. Les élections étudiantes souffrent d’une faible participation ; faute d’intérêt ou de confiance. Les étudiants jugent souvent les systèmes déconnectés de leurs préoccupations.
Si les campagnes semblent démocratiques, elles cachent une réalité plus pragmatique. La politique étudiante reste l’affaire d’une élite renouvelée chaque année. Les élections étudiantes sont censées représenter les intérêts des étudiants, mais en réalité, elles ont peu d’impact. Les associations se concentrent souvent sur des enjeux secondaires (fêtes, événements culturels) qui n’attirent qu’un nombre restreint de candidats et d’électeurs. De plus, le manque de moyens et de leviers d’action crée un écart entre les promesses des candidats et ce qu’ils peuvent réellement accomplir. Cette situation est d’autant plus problématique dans un contexte où la politique étudiante se trouve trop souvent instrumentalisée par des partis politiques nationaux ou des groupes d’influence.
Ceux-ci investissent ces élections comme une vitrine pour leurs idéaux, mais une fois élus, ces “représentants” s’éloignent souvent des préoccupations réelles des étudiants pour se concentrer sur des enjeux plus vastes et plus lointains, parfois étrangers aux besoins immédiats du campus. C’est en réalité une partie de la bataille pour le contrôle des ressources qui transitent par les associations étudiantes. Certaines listes sont soutenues par des groupes organisés et bien financés, avec des stratégies de campagne qui n’ont rien à envier aux élections nationales. Des alliances sont formées, des promesses d’entraide échangées, et une fois élus, les responsables s’assurent de gérer le pouvoir de façon à maximiser leurs avantages personnels ou ceux de leur groupe.