Obligés de se côtoyer régulièrement, les rapports entre ces agents chargés de collecter les frais de transport et les étudiants soufflent le chaud et le froid au quotidien sur la ligne Yaoundé-Soa.
Il est six heures et quart lorsque débute les premiers embarquements des étudiants à bord des cars, destination la cité universitaire de Soa. Tout au long du trajet, il arrive souvent que les étudiants et les convoyeurs au sortir d’un week-end ou la veille d’une soirée League de champion débattent sur les performances de leur équipe favorite de football ou la prestation d’un joueur en particulier. Chacun y va de ses arguments, parfois pompeux, risibles, légers, mais pas toujours recevables par tous. C’est bien là le charme de ces échanges éphémères.
Cependant, comme dans toute relation étroite, il arrive que le couple convoyeur-étudiant ne soit pas toujours en odeur de sainteté. Et là, les problèmes peuvent facilement survenir. Dans l’engouement de leur débat sans modérateur, un mot mal placé, une insulte glissée à l’autre, et tout se gâte. Un autre cas de figure qui divise convoyeurs et étudiants est le problème de monnaie. Le lundi 11 novembre, Franck M., étudiant, stoppe le car à la station de Ngousso. Le jeune homme dit au convoyeur : « J’ai 500 », et celui-ci lui demande de « grimper à bord ». Pour remplir le car, l’agent de transport « chasse » les clients durant le trajet. Les passagers, majoritairement des étudiants, se serrent entre eux pour faire de la place à ceux qui embarquent au cours du trajet. C’est à l’arrivée que les problèmes surviennent généralement. Le convoyeur, après avoir collecté les frais de transport, donne souvent pour faute de pièces une somme globale de 500 à 1000 FCFA à partager entre plusieurs étudiants. Cette situation crée souvent le courroux des étudiants, et les voix s’élèvent. À plusieurs reprises, des actes de ce genre ont conduit ces deux protagonistes à en venir aux mains.