Le pari semblait bien loin d’être gagné d’avance. La jurisprudence des échecs était suffisamment expressive. Elle servait de principal argument pour dissuader toute personne qui tentait de se frayer un chemin dans le labyrinthe de l’information estudiantine.
Par Moise BENGA
Un jeu de confiance dont l’exercice relève certes de l’audace, mais d’abord de la crédibilité de ceux qui le tiennent. Autant dire que pour se donner une chance, il fallait mettre toutes les armes de son côté. La crédibilité ayant ceci de spécial qu’elle ne s’acquiert qu’à l’expérience. Alors il fallait faire ses classes ; convaincre la Direction de Publication de l’accompagner ; travailler à la soutenabilité de l’exercice ; de manière générale, montrer un projet éditorial cohérent et le destiner à ses véritables cible et bénéficiaire : L’étudiant.
Ainsi a-t-il vu le jour. Un canard par essence voué à la grande communauté d’apprenants du Cameroun. Un, qui serve –non pas seulement de slogan- les « vrais » intérêts de cette jeunesse convaincue qu’une bonne éducation lui permettra de transformer la Nation. Aussi, passé le bleu-de-chauffe, les premiers défis d’envergure se sont imposés. Ils ont d’accueil tenu en la mobilisation des ressources. A la recherche d’expertise, de créativité, d’ouverture d’esprit, de fraîcheur, L’étudiant s’est voulu acide quant au choix de son équipe (rédactionnelle et technique). Ce travail en perpétuelle quête de bonification à la réécriture, l’édition, au détail de la différence, pour servir de passerelle entre les ambitions du jeune et la matérialisation de sa vision. Ceci dit comment ne pas évoquer la période covid-19. Un obstacle de choix, qui s’est bien vite transformé en coup de maître. La gestion de l’information par l’hebdomadaire a presque fait école, au point de bénéficier d’un (quasi) plébiscite auprès des pairs.
Mais l’Etudiant, c’est bien plus que des coups d’éclat. C’est de la bonne information, des analyses objectives et pertinentes, des témoignages poignants, une titraille qui interpelle, des textes qui émeuvent, une mise en page qui casse les codes, un graphisme aéré et créatif, des images qui parlent, de la qualité à un prix sévèrement homologable… Un tel degré d’exigence trouve source auprès des différents coordonnateurs du journal. A la base simple organe, la désormais entreprise de presse ne s’exprime que par ses réalisations. Des stages aux formations en passant par des expériences de terrain, le modèle éditorial prôné est d’école tout en conservant un parfum de famille. Oui, elle semble si loin mais tellement proche, cette soirée du 29 mai 2019, qui voyait naître le tout premier exemplaire de L’Etudiant. Si l’on peut lui souhaiter plusieurs centaines de plus, il est une certitude, le bihebdomadaire s’impose désormais au public comme une véritable marque ; du normal au spécial, du cyan au noir, de la 1ère page à la huitième, du premier numéro au centième.