La 7e édition du Festival Madiba s’est tenue à Siga Bonjo, dans la vallée du Nkam-Wouri. À cette occasion, une conférence archéologique a été organisée pour éclairer l’histoire de la vallée du Nkam-Wouri.
Cet événement a été marqué par une conférence intitulée « Premières découvertes archéologiques dans la vallée du Nkam-Wouri : résultats préliminaires et perspectives des recherches », visant à mettre en lumière le riche passé historique de la région. La conférence a réuni des experts tels que le Pr Cyrille Tollo, accompagné des mebres de son équipe, le Dr Epossi Kroll Zolla, Dr Mazop Noumissing Alice, Dr Sanama Nguille Aristide, Dr Ngouoh François et Dr Ossima Anselme.
Elle a permis de contextualiser les recherches archéologiques menées sur le site de Bona’Anja Siga Bonjo, en mettant en exergue l’importance de la vallée du Nkam-Wouri dans l’histoire ancienne et récente du peuplement camerounais. La conférence a également abordé la question de l’archéologie préventive au Cameroun, en rappelant le cadre législatif régissant le patrimoine culturel, notamment la loi n°2013/003 du 18 avril 2013 et le décret n°2020/0461/PM du 21 septembre 2020 fixant les modalités d’application de certaines dispositions de la loi n°2015/003 du 18 avril 2013.
Un constat a été fait concernant le non-respect de la réglementation par certains aménageurs nationaux et bailleurs de fonds internationaux. A cet effet l’exposé additif de l’Entreprise NHTC qui avait pour titre, « Projet Natchigal, Gestion des Ressources Archéologiques et Valorisation du Patrimoine Culturel », a été très édifiant en mettant en exergue le sens de la responsabilité environnementale, sociale et archéologique de cette entreprise citoyenne, un exemple exemplaire.
Notons aussi des liens établis entre archéologie et halieutiques, mis en exergue lors du bel échange entre le Pr Cyrille Tollo et le Pr Minette Eyango Tomedi, épse Tabi Abodo, directeur de l’ISH-ENSAHV qui est venue avec une délégation de près de 100 personnes comprises entre étudiants, enseignants et responsables administratifs. Le site de Bona’Anja Siga Bonjo, fondé vers 1700 par Anja Ebonjo, est le siège administratif de la chefferie de Bona’Anja.
La région a connu plusieurs chefs avant le 20e siècle, dont SM Ndoume Mouelle Bossambe (1850–1930) et SM Kombi Djengue N.W Heinrich (1930–1984). Le fleuve Wouri, source de vie pour la localité, a joué un rôle central dans le développement économique et culturel de la région. Les recherches archéologiques ont permis de dresser une carte archéologique du littoral atlantique camerounais, incluant des sites tels que Dibamba Yassa, Mouanko Lobethal, Mouanko Yatou, Bwambé et Campo.
Ces travaux ont mis en lumière les premières découvertes archéologiques dans la vallée du Wouri, révélant des dynamiques sociales et culturelles complexes. Les fouilles menées sur le site de Bona’Anja Siga Bonjo ont permis de découvrir des objets en céramique, en métal, en pierre et en verre, témoignant de l’activité humaine dans la région. L’analyse des styles céramiques a révélé la présence de la tradition Dibamba-Malongo-Bissiang, datant de 300 avant J.-C., ainsi que des traditions Dibamba A et B, s’étendant du 14e au 17e siècle. Ces découvertes confirment l’implantation des clans Douala dès le 15e siècle dans une région déjà occupée par les Bakoko, les Bassa et les Abo.