Le Poème poignant de Engelbert Mveng publié en 1972 aux éditions Clés exhorte et supplie les peuples à vivre en paix et en harmonie avec les autres.
Dans ce recueil, le Père Mveng réaffirme sa foi en la fraternité et en l’unité de l’humanité. Il pose l’amour universel pour tous les peuples et toutes les nations à la base de ses rapports avec les autres êtres humains, et il promeut la paix mondiale comme étant le seul but à poursuivre.
L’auteur après s’être adressé individuellement à tous les peuples, le poète adresse un message collectif de paix et de fraternité à l’humanité dans la « Lettre collective » : les hommes doivent vivre en tant que frères, quelle que soit leur origine ou leur couleur de peau. L’auteur témoigne ainsi d’une compréhension et d’un amour qui englobent toutes les différences culturelles. Ainsi, dans la « Lettre à Kong-Fu-Tseu », après l’avoir remercié de lui avoir ouvert le chemin, célébrant ainsi les liens de fraternité entre l’Afrique et l’Asie ici représentée par la Chine, l’auteur va s’identifier à la Chine : « Je suis le Bouddha de granit », « Je suis la conque de bambou sur tes fleuves bleus ». Cette identification, ce glissement du champ de l’identité, est un moyen de témoigner de la gratitude et de la reconnaissance de l’Afrique pour la relation amicale que la Chine lui porte. Dans le poème « Marcinelle », qui fait écho à une terrible catastrophe en Belgique où de nombreux mineurs avaient trouvés la mort, le poète réaffirme son souhait le plus cher : la paix et la fraternité universelle.
Les thèmes abordés avec un lyrisme puissant sont multiples. L’évocation de l’Afrique y tient une place principale aux côtés de la fraternité et de la spiritualité essentielle chez cet auteur. L’auteur rejette la logique bipolaire qui divisait le monde en deux camps lors de la rédaction de l’œuvre, commencée en 1956 et finie en 1971. Le contexte de Guerre Froide, totalement dépassé de nos jours depuis l’écroulement de l’URSS en 1991, était alors omniprésent dans la politique et la vie quotidienne. Tandis que la plupart des intellectuels et des hommes politiques appellent à faire un choix entre le camp de l’Ouest ; les États-Unis et de leurs alliés et le camp de l’Est ; avec l’URSS et ses pays satellites, l’auteur refuse cette logique manichéenne et s’engage en faveur d’une voie intermédiaire.
L’auteur semble ici vouloir privilégier une troisième voie ; celle du dialogue et de la fraternité entre tous les peuples.