Paul ATANGA NJI, ministre de l’Administration Territoriale a banni la consommation de la chicha dans un arrêté signé en février 2022.
Par MUBARAK
La nouvelle est tombée comme un couperet au soir du 7 mars 2022. Même les critiques les plus acerbes du régime du Yaoundé ont applaudi des deux mains, la décision de Paul Atanga Nji d’interdire la consommation et la commercialisation de la chica sur toute l’entendue du territoire camerounais.
On voyait alors le monstre froid assumant son statut et conscient de son rôle de Léviathan. L’espoir était bon de voir l’arrêté signé par le ministre de l’administration territoriale sonné le glas d’une pratique nocive qui n’avait que trop durée. Mais c’était sans compter sur la seconde nature de ceux qui nous dirigent. Prompte à l’esquisse cependant lent à sévir.
Et les faits parlent d’eux même quatre mois plus tard. Dans les rues de la capitale, la situation d’antan n’a pas changé d’un iota. Les commerçants de la pipe à eau, la vendent allègrement sous nez et sous la barbe des autorités. Les consommateurs continuent de donner du plaisir à leurs sens ramant ainsi à contre sens du texte ministériel.
Les snacks bar et les boites de nuit fument comme des cheminées des cuisines de campagne. Dans ces lieux de réjouissance, les jeunes qui se recrutent dans tous les milieux sociaux, tiennent le flambeau. Pendant les birthdays party, festin d’après examen et autres charters occasionnels, l’absence de la chica est un crime de lèse-majesté et un symbole même de fiasco.
Les experts en médecine sont pourtant fermes sur la question. La chicha est l’une des drogues les plus toxiques et destructrices. Les recherches sur la chicha ont révélé qu’elle contient un volume important de tabac et de mélasse. C’est d’ailleurs cette dernière qui donne l’illusion d’un goût délicieux. La consommation de ce qu’on désigne encore par chilam tue à petit feu. Elle ouvre la porte à des maladies telles que le cancer des poumons.
Évidement le dire n’a rien de nouveaux. Tous les adeptes de cette pipe des temps moderne sont au parfum de ses effets retours. Mais ils la fument à cœur joie. Pourquoi donc ? On est tenté d’argumenter que la jeunesse veut jouir de son âge.
Oubliant que les dommages causés quelques années après, sont parfois irréparables. Ah si jeunesse savait ! Face à cette inconscience, au-delà de l’éducation et la sensibilisation, les autorités devraient présenter l’intransigeance. C’est pourquoi il est difficile de se taire face à la tolérance fumante de nos dirigeants. Il est temps de sévir.