Le maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana, a procédé le 11 avril à l’inauguration officielle des premières toilettes publiques dites « ultra modernes » de la capitale. Si cette initiative est saluée par certains, d’autres estiment que des problèmes plus urgents mériteraient d’être priorisés.
Les premiers blocs sanitaires ont été installés à des points stratégiques de la ville : le marché Mokolo, face à la Cathédrale Marie Reine des Apôtres, à la Pharmacie du Soleil, et au Palais des Sports. Accessibles tous les jours de 6 h à 23 h, ces installations offrent divers services adaptés aux besoins des usagers : 100 FCFA pour les toilettes classiques, 500 FCFA pour une douche froide, 1000 FCFA pour une douche chaude, avec la possibilité de louer une serviette à 300 FCFA ou un gant de toilette à 200 FCFA.
Ces toilettes modernes sont dotées de systèmes d’entretien automatique, d’un accès facilité pour les personnes à mobilité réduite et d’un niveau d’hygiène conforme aux standards internationaux. Pour la mairie, il s’agit d’un tournant vers une meilleure gestion des espaces publics et une amélioration tangible de la qualité de vie en milieu urbain. « Chaque citoyen mérite un accès digne aux services de base », a déclaré le maire lors de la cérémonie. Toutefois, cette initiative ne fait pas l’unanimité.
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui questionnent les priorités de la municipalité. Certains estiment que les problèmes de voirie, d’accès à l’eau potable ou encore de gestion des déchets auraient dû être traités en priorité. « Des toilettes à 1000 FCFA pendant qu’on manque d’eau dans les robinets ? C’est ironique », peut-on lire parmi les commentaires. D’autres, en revanche, saluent cette avancée, y voyant un pas important vers une ville plus propre, plus civilisée et soucieuse de la dignité de ses habitants. Entre satisfaction et scepticisme, l’initiative divise.
Mais une chose est certaine : elle relance le débat sur les priorités de l’action publique à Yaoundé. Si ces nouvelles toilettes ont le mérite d’exister et répondent à un besoin réel, leur succès dépendra de leur entretien, de leur accessibilité financière et de leur durabilité. En attendant, la ville donne le ton d’un urbanisme qui aspire à se moderniser.