Tandis que de nombreux élèves profitent des congés de Pâques pour se reposer ou voyager, d’autres, plus studieux ou désireux de combler leurs lacunes, se pressent dans les salles de classe pour suivre des cours de remise à niveau.
Dès 7 heures du matin, ce mardi 8 avril, l’enceinte du lycée bilingue d’Ekounou vibre d’une activité inhabituelle pour une période de congé. Les va-et-vient d’élèves en uniforme rappellent une journée ordinaire de classe. Ici, l’accent est mis sur les matières fondamentales : mathématiques, physique-chimie, français et philosophie. « Je viens pour mieux me préparer aux examens de fin d’année. J’ai eu des difficultés en maths, et ces cours m’aident vraiment à mieux comprendre », confie Jaelle Eyenga, élève en Première C. Même ambiance studieuse au lycée de Nkolndongo, où une quarantaine d’élèves, répartis en petits groupes, suivent attentivement les explications de leurs enseignants.
Sur le tableau, des équations sont résolues, pendant qu’un professeur guide patiemment ses élèves. « Nous insistons sur la méthodologie. Ces séances sont intensives mais très bénéfiques, surtout pour ceux qui préparent un examen », souligne M. Kabo, enseignant de mathématiques. Les établissements privés ne sont pas en reste. Au Complexe Scolaire Bilingue International MK2, l’ambiance est presque religieuse. Les salles sont pleines et les cours se déroulent avec une rigueur quasi militaire. « Nos parents investissent dans notre avenir en payant ces cours, alors nous devons en tirer le meilleur », explique Christian, élève en Terminale D. Pour certains, ces cours sont aussi une échappatoire à l’oisiveté ou aux distractions du quartier.
Dans certains coins populaires de Yaoundé, entre animations de rue, jeux vidéo et flâneries, les séances de remise à niveau apparaissent comme une bouée de discipline. « Quand je reste à la maison, je perds facilement le fil. Ici, au moins, je reste concentré », admet Ghislain, en Première. Au-delà du simple rattrapage scolaire, ces sessions permettent aussi aux établissements de maintenir un lien pédagogique constant avec leurs élèves. Les enseignants, bien que privés de repos, répondent présents avec enthousiasme. « On sacrifie un peu de nos vacances, mais le succès de nos élèves vaut bien cet effort », affirme Mme Nemabali, professeure de français.