Le Professeur Roger Tsafack Nanfosso, a annoncé la création d’une task force pour développer des solutions durables visant à renforcer la sécurité des communautés et anticiper les risques géologiques.
Le Professeur Roger Tsafack Nanfosso, recteur de l’Université de Dschang, a annoncé la création d’une task force multidisciplinaire. Cette équipe a pour mission de rédiger un livre blanc sur la prévention des risques naturels, en particulier les éboulements et glissements de terrain. La task force regroupe des experts en géologie, ingénierie, gestion des risques et développement durable. Elle proposera des solutions pratiques pour sécuriser les communautés locales. Cette initiative fait suite à un tragique éboulement survenu le 5 novembre, causant de nombreuses pertes humaines et des dégâts matériels à Dschang. Le recteur a précisé : « Nous avons constitué une équipe d’experts pour développer des solutions fondées sur la recherche scientifique. Ce livre blanc sera présenté aux autorités compétentes pour proposer des mesures concrètes visant à sécuriser les zones à risque. »
L’Université de Dschang mène depuis plusieurs années des recherches sur les phénomènes géologiques locaux. Ces études ont permis de créer une base de données géologique essentielle pour la gestion des risques. Le recteur a souligné : « L’université a une responsabilité envers ses communautés. Nous mettons notre expertise au service de la protection des vies humaines. »
Une priorité du livre blanc est de renforcer la coopération entre l’université, les autorités locales et les communautés. Le Professeur Tsafack Nanfosso a insisté : « La gestion des risques nécessite une approche collective. Les autorités, chercheurs, citoyens et organisations doivent unir leurs efforts pour renforcer la résilience des communautés face aux catastrophes. » Dans ce cadre, l’Université de Dschang prévoit des formations pour les autorités locales et des campagnes de sensibilisation sur les risques géologiques.
La task force se concentrera sur plusieurs priorités : la mise en place de systèmes d’alerte précoce, le renforcement des infrastructures de sécurité (murs de soutènement, drains) et des programmes de formation pour les gestionnaires de catastrophes. L’objectif est de réduire la vulnérabilité des zones à risque et d’améliorer la réactivité des autorités locales.
Grâce à cette initiative, l’Université de Dschang se positionne comme un acteur clé de la recherche et un partenaire essentiel pour les autorités locales dans la gestion des risques naturels.
« Des études approfondies permettront d’identifier les zones les plus fragiles pour éviter d’autres pertes », Professeur Armand Kagou, Géologue et Enseignant-Chercheur à l’Université de Dschang
Suite au tragique éboulement survenu le 5 novembre 2024 à la falaise de Dschang, qui a fait plusieurs victimes, le Professeur Armand Kagou, géologue et enseignant-chercheur à l’Université de Dschang, partage son analyse sur les causes de ce glissement de terrain et les enjeux de sécurité pour les populations de cette zone à risque. Il évoque également les mesures à prendre pour prévenir de futurs incidents.
Interview réalisée par Mme Viviane KAMGA, Campus Infos
Quelles sont les principales causes de cet éboulement massif ?
L’une des causes principales de cet éboulement est la saturation du sol due aux fortes pluies qui ont récemment touché la région de l’Ouest. Ce surplus d’humidité a fragilisé le manteau d’altération, et la pente abrupte du massif n’a pas pu résister. En général, ces phénomènes surviennent pendant les périodes de fortes pluies, mais, ici, la pluie avait cessé depuis environ dix jours. Durant ce laps de temps, l’eau s’est évaporée, provoquant une contraction du sol et la formation de fissures au sommet du massif.
Pourquoi des répliques sont-elles attendues, et quels sont les risques associés ?
Des répliques sont probables car la nature cherche à retrouver son équilibre. Il serait risqué de rétablir la circulation dans cette zone pour le moment, car cela pourrait accentuer les déséquilibres existants. La tentative de rouvrir la route après le premier éboulement, survenu à 10h30, a sans doute contribué au second éboulement, encore plus important. Actuellement, des signes d’instabilité persistent, comme l’apparition de nouvelles sources d’eau au pied de l’éboulement.
Quelles mesures peuvent être prises pour protéger les populations environnantes et stabiliser la falaise ?
La première mesure est de fermer temporairement l’accès au site afin de réaliser des études géotechniques. Ces études permettront d’identifier les zones les plus fragiles pour éviter d’autres pertes. Il est crucial de mener cette étude non seulement sur le site touché, mais également le long de l’escarpement de Santchou. Il vaut mieux subir temporairement des désagréments dus à la fermeture de la route que de risquer de nouvelles pertes humaines.