Les préparatifs de ce festival qui valorise la diversité culturelle du Cameroun avancent à pas de géant.
Du 29 novembre au 14 décembre 2024, le village Noah et le centre culturel Ubuntu à Yaoundé accueilleront les activités de la 3e édition du festival culturel Odivo. Un événement placé sous le thème « Les langues locales ». Durant deux semaines, les populations de Yaoundé et d’ailleurs vont communier culturellement autour de la diversité culturelle. C’est un projet artistique qui a pour vision la valorisation de la diversité culturelle, des langues et des rythmes locaux. Il donne une place de choix à la culture, ramène la distance et les différences culturelles sur le chemin du commun, encourage la valorisation des rythmes africains et ailleurs, et l’utilisation des langues locales et africaines. Outre les communions culturelles et l’exposition du riche patrimoine camerounais, les organisateurs ont prévu des ateliers de formation, des séminaires d’apprentissage et des conférences/débats.
Au-delà de tous ces objectifs, le festival Odivo est un espace de rencontre, d’échange et de créativité qui a vu le jour en 2022 au Cameroun, porté par son promoteur, M. Cherubin Ndjip, et accueilli par un collectif d’artistes de plusieurs ethnies représentant ainsi les quatre aires culturelles du Cameroun. Et pour marquer cette 3e édition, deux artistes du Nigeria et du Congo rejoindront le collectif. Des tables rondes et ateliers seront organisés, suivis d’une soirée découverte mettant en lumière les différents talents des participants venus nombreux. Les intervenants de cette édition seront E. Christian Nya (modérateur), Cherubin Ndjip, promoteur du festival et artiste musicien, dame Linda Niquaise Atonfack, responsable de la programmation du festival, Hugues Belinga, communicateur du Village Noah, et Landine Blandine Lako, artiste musicienne. L’échange du Jour 1, prévu au Centre culturel Ubuntu, sera une conférence sur le thème : « Rôle de la musique dans la préservation des langues locales ».
Avec des sous-thèmes tels que : explorer comment la musique peut contribuer à la transmission et à la revitalisation des langues locales, étudier les initiatives musicales qui visent à promouvoir et soutenir les langues locales en voie de disparition, analyser comment la musique transmet des valeurs et des histoires liées à une langue, analyser comment la musique peut servir de pont entre les différentes cultures et langues, et bien d’autres.
« Le festival met en lumière la richesse et la diversité des langues locales », Cherubin Ndjip, Promoteur du Festival et Artiste musicien
Le promoteur du Festival des langues locales, nous explique les enjeux de son projet novateur qui met en lumière l’interaction entre musique et langues locales.
Propos recueillis par PMM
Pourquoi avez-vous choisi de centrer ce master class sur l’interaction entre la musique et les langues locales ?
Il est déjà important de susciter l’intérêt, car la musique est un formidable vecteur de transmission et de revitalisation des langues locales, en particulier celles qui sont menacées d’extinction. En effet, l’interaction entre la musique et les langues locales constitue un sujet à la fois pertinent, riche et stimulant. Une master-class sur ce thème offrirait une occasion précieuse d’apprentissage, de réflexion et d’action pour tous ceux qui s’intéressent à la diversité linguistique et culturelle.
Pensez-vous que la musique en langue locale puisse jouer un rôle dans la réappropriation de ces langues par les jeunes générations, souvent plus influencées par les langues étrangères ?
Bien sûr, car la musique et la langue sont étroitement liées. La musique utilise des éléments de la langue, tels que la phonétique, le rythme et l’intonation, et elle peut refléter les particularités culturelles et historiques d’une langue. La musique en langue locale est, par conséquent, un outil puissant qui peut contribuer à la revitalisation des langues locales en connectant les jeunes générations à leur culture et à leur identité. En utilisant la musique comme vecteur d’expression et de partage, on peut donner aux jeunes une raison de s’intéresser à leur langue maternelle et de la transmettre aux générations futures.
Quels sont, selon vous, les bénéfices d’un tel festival pour la scène musicale locale, et quel impact peut-il avoir sur la visibilité des artistes chantant dans des langues moins répandues ?
Le festival met en lumière la richesse et la diversité des langues locales, contribuant ainsi à sensibiliser le public à l’importance de leur préservation. En célébrant ces langues, souvent menacées de disparition, il souligne leur rôle fondamental dans la transmission des savoirs, des traditions et de l’identité culturelle. Ce festival est également un véritable espace de rencontre et d’échange interculturel, où des personnes de différentes origines peuvent partager leurs expériences et leur passion pour la culture locale. De plus, il joue un rôle clé dans le développement d’un nouveau public, notamment parmi les jeunes générations, en leur donnant l’occasion de découvrir et d’apprécier la richesse de leur patrimoine linguistique. Enfin, il met en avant les talents locaux, contribuant ainsi à promouvoir la créativité artistique sous toutes ses formes, tout en renforçant le lien entre la culture, la langue et l’expression artistique.