Le 1er octobre, le bureau exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (Synes) s’est réuni à Bertoua pour discuter des conditions de travail des enseignants-chercheurs et de l’évolution des primes de modernisation de la recherche.
Le 16 octobre, le Syndicat a lancé une grève harmonisée, touchant les 11 universités publiques du pays, paralysant une fois de plus le système éducatif supérieur camerounais. Les enseignants et chercheurs ont exprimé leur mécontentement face à la lenteur des paiements des primes, considérées comme une compensation à la modernisation des infrastructures de recherche et à l’amélioration de leurs conditions de travail. Les infrastructures de nombreuses institutions restent inadaptées, et les étudiants sont souvent confrontés à des conditions difficiles.
Dans un tournant positif pour la communauté universitaire, le 29 octobre, le président de la République, S.E Paul Biya, a signé un décret réajustant le système de primes de recherche et de technicité des instituts de recherche au Cameroun. Ce décret a pour objectif de répondre partiellement aux attentes des enseignants et chercheurs. Désormais, les primes de recherche seront versées mensuellement, et leur montant variera entre 90 000 et 140 000 CFA, en fonction du grade. Quant aux primes de technicité, elles se situeront entre 30 000 et 50 000 CFA.
La grève, qui a touché toutes les universités publiques du pays, a eu des répercussions importantes sur le calendrier académique. Les étudiants se sont retrouvés dans l’incertitude, avec des cours suspendus et des examens reportés. Les grèves dans l’enseignement supérieur ne sont pas nouvelles au Cameroun, et les étudiants en sont souvent les premières victimes. Ces grèves, qui perturbent les cycles d’enseignement et de recherche, reflètent des tensions de longue date entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants, et soulignent les lacunes dans le financement de l’éducation et dans la gestion des ressources humaines dans les universités publiques.
Si la signature du décret le 29 octobre a marqué une avancée dans la résolution de certaines revendications, le Syndicat national de l’enseignement supérieur continue de surveiller la mise en œuvre de ces mesures et la régularité des paiements. Leurs inquiétudes demeurent sur la stabilité à long terme du système de primes, ainsi que sur la prise en charge globale des enseignants-chercheurs dans un contexte où l’enseignement supérieur au Cameroun est en pleine évolution.