Dans Ville cruelle, Mongo Béti raconte l’histoire de Banda, un orphelin vivant à Bamila, qui doit rassembler de l’argent pour payer la dot de sa fiancée, tout en réalisant le dernier vœu de sa mère sur son lit de mort.
À travers une écriture à la fois poétique et brutale, l’auteur examine la condition de l’homme noir dans une société coloniale oppressive. Ce roman offre une plongée poignante dans les réalités de la vie coloniale, abordant des thèmes universels tels que l’amour, la perte et la lutte pour la survie. Mongo Béti dénonce avec force les injustices et les inégalités sociales, appelant à la résistance et à la réaffirmation de la dignité des peuples opprimés. Certains trouvent cette œuvre particulièrement émotive, car elle confronte les lecteurs aux tragédies de la vie sous le colonialisme, suscitant une profonde empathie pour les protagonistes et leurs luttes.
Plusieurs thèmes majeurs émergent de ce roman. La lutte pour la survie est au cœur du récit, où les personnages affrontent quotidiennement la pauvreté et la violence, illustrant la résilience nécessaire dans un monde marqué par l’exploitation. La rupture amoureuse met en lumière l’influence des liens familiaux et des traditions sur les choix individuels et les relations interpersonnelles.
La division de la ville en deux parties — l’une prospère, l’autre appauvrie — symbolise les inégalités exacerbées par le colonialisme, la partie marginalisée représentant la lutte des classes et les conséquences néfastes de cette exploitation. Les dilemmes moraux rencontrés par les personnages révèlent les extrêmes de la pauvreté et du désespoir, soulignant les défis quotidiens de la communauté indigène face à l’administration coloniale.
Enfin, la découverte tragique de l’argent après une perte renforce un sentiment de fatalité, tout en mettant en avant la solidarité familiale, ainsi que les thèmes de sacrifice et de loyauté.
« Ville cruelle » est un roman riche en émotions qui, tout en critiquant la société coloniale et ses effets dévastateurs, invite le lecteur à réfléchir sur la justice sociale, la solidarité familiale et les choix difficiles nécessaires à la survie dans un monde inégal. Cet ouvrage engage une réflexion profonde sur les réalités de l’existence humaine sous le joug du colonialisme.