Il s’est donné pour mission de barrer la voie à la propagation des fausses nouvelles. Ceci se fait à travers son initiative d’éducation aux médias.
Par Paul Melvin
L’internet ou singulièrement les réseaux sociaux sont comme du pain béni pour la société. Cet instrument fournit mille et un avantages à ses utilisateurs. Ce qui permet ou facilite le développement tant sur un plan personnel que national par exemple. Sauf que l’émergence des réseaux sociaux a également donné place à celle des fausses nouvelles. Ce que dans le jargon populaire, on décrit comme des fake news. Un phénomène qui gangrène la société avec des impacts tout aussi dévastateurs.
C’est conscient de cela que Blaise Pascal Adzongo a décidé de prendre le taureau par les cornes. Il a ainsi mis sur pied une initiative d’éducation aux médias afin de permettre aux uns et aux autres de prendre connaissance ; mais également fournir les aptitudes pour savoir comment réagir devant une nouvelle qui peut être une désinformation.
« Mes activités partent des résultats d’une étude que j’ai menée en 2014 à l’INJS (Institut National de Jeunesse et de Sport) où j’ai cherché à connaitre l’origine de l’insatisfaction corporelle des femmes et ces résultats m’ont montré que les médias avaient pour beaucoup de l’insatisfaction que la femme avait de son corps.
Par la suite en 2016 avec la forte croissance d’internet et des réseaux sociaux, avec aussi des conflits dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest qui ont augmenté les discours de haine en ligne ainsi que la désinformation, sans oublier la campagne électorale de 2018 qui ont chacune connu une avalanche de désinformation et de discours haineux, j’ai décidé de m’intéresser à l’éducation aux médias et à l’information, » explique-t-il comme motivation derrière son engagement.
Jouissant de la casquette d’enseignant, cela lui a donné l’avantage de rapidement et facilement mettre sur pied le projet d’éducation aux médias détaille-t-il « J’ai décidé de commencer à travailler avec les jeunes de mon établissement (Lycée bilingue de Kye Ossi) en les sensibilisant sur les méfaits et les dangers qui peuvent ressortir de la mauvaise utilisation des réseaux sociaux et même de la mauvaise appropriation des médias de façon générale. Dans un premier temps, on travaillait avec les jeunes que j’avais sous la main. On a mené des activités de sensibilisation, je suis même allé jusqu’à créer un club d’éducation aux médias et nous avons utilisé la journée internationale et même nationale pour mener cette sensibilisation non seulement par moi-même mais également à travers ces jeunes-là. »
Diplômé de l’INJS, Blaise Pascal commence sa carrière à Kye Ossi, ville frontalière du Cameroun avec le Gabon et la Guinée Equatoriale. Il y passe quatre ans. Ensuite, l’enseignant d’EPS va déposer ses valises à Yaoundé. Cela ne va pas lui empêcher d’arborer la casquette d’expert en éducation aux médias. Ce qui lui donnera l’opportunité de coordonner le projet You Verify piloter et financé par le ministère de la Culture français et de l’Organisation International de la Francophonie, (OIF). Un autre projet qu’il coordonne est celui d’initiatives de lutte contre la désinformation où il mène des activités qui initient les jeunes à lutter contre les fausses nouvelles à travers l’éducation aux médias.
Il est titulaire d’un master en psychologie-sociale obtenu à l’université de Yaoundé 1 et poursuit actuellement ses travaux de recherche en doctorat. Véritable érudit, il poursuit également des travaux de recherche avec l’OIF sur les questions d’égalité de genre. Homme discret, il aime bien préserver son côté jardin et laisse juste entendre qu’il est un chef de famille et père de plusieurs enfants.